The Dead Man's Knock — Suile & Rosa

The Dead Man's Knock
rp privé,  @Suileabhan Colby
tw : homicide, meurtre, décès, deuil, sang

“T’inquiète pas, je gère !” Lui avait dit Emile la veille, vers 19h alors que Rosa s’afférait à tout ranger pour ensuite rentrer chez elle. Malo était déjà rentré et il l’attendait pour dîner. Emile venait l’aider régulièrement, il ne disait pas non à ce salaire supplémentaire et une paire de mains en plus pour Rosaleen's Blooming Boutique n’était pas de refus. Elle avait fini par céder en lui répétant au moins quinze fois les consignes de sécurité pour bien fermer la boutique. “Et surtout, tu n’oublies pas…” “Je sais !” L’avait-il coupé en la poussant vers la sortie. “Bonne nuit petite sœur, repose-toi bien et embrasse Malo pour moi !” C’est le dernier souvenir qu’elle avait de son frère. Ce grand sourire et ce clin d’œil qu’il lui avait offert lorsqu’elle lui avait envoyé un bisou au loin en passant la porte. Rosaleen n’était pas prête pour ce qui l’attendait…

Il était 9h lorsque Rosa arriva au bout de la rue. Ce qu’elle remarqua en premier, ce furent les lumières. Bleues. Clignotantes. Presque agressives. Et puis le bruit du verre brisé sous les semelles des chaussures. Les discussions inaudibles. Que se passait-il ? Et pourquoi semblaient-ils tous entrer dans sa boutique ? Ce n’était pas une impression. Son cœur fit un saut lorsque, arrivée devant sa devanture, elle vit le verre brisé, des pots en morceaux sur le sol, des fleurs totalement détruites, les pétales parsemées un peu partout sur le sol jusque sur le trottoir. Les larmes lui montèrent aux yeux. Voir une fleur abîmée de la sorte… si délicate, si fragile, si innocente… ça l’attristait, Rosa. Elle ne prêta pas du tout attention à l’agent de police qui l’interpela pour lui demander de reculer, elle ne l’entendit même pas. Rosa entra dans sa boutique. Ses talons crissant contre le verre brisé. “Qu’est-ce que…” Sa phrase resta en suspens dans les airs lorsqu’elle le vit. Ce corps inerte. Les yeux ouverts et figés. Criblé de balles. Baignant dans une énorme flaque de sang sur le sol, devant le comptoir, lui aussi parsemé de sang qui avait giclé. Aucun son ne sortit de sa bouche. Pourtant, à l’intérieur d’elle-même, elle hurlait Rosa. Emile… son corps livide et sans vie… se trouvait à moins de 2 mètres d’elle sur le sol. Elle porta les mains à sa bouche comme pour couvrir un cri silencieux. Les larmes roulaient sur son visage. Sa vue se troubla. Comment ? Pourquoi ? Quand ? Pourquoi ? Qui ? POURQUOI ?

Et puis le noir complet.

Lorsque Rosa rouvrit les yeux, elle était allongée dans une ambulance. On lui proposa un verre d’eau. En face d’elle, une femme lui demandait comment ça allait. Aucun son n’arrivait à sortir de sa bouche. Elle avait fait un malaise en voyant le cadavre… c’était le mot qu’employa la femme. Cadavre… Non ! Il s’agit d’Emile ! Rosa secouait la tête en pleurant silencieusement. Elle avait besoin de comprendre et d’en avoir le cœur net. Avait-elle rêvé ? Alors qu’elle allait se lever, malgré la femme qui tentait de la maintenir assise par souci de santé, une silhouette se présenta devant elle. Un homme, grand, brun, le regard sombre, l’air sérieux. Il se présenta comme étant de la police, il avait des questions à lui poser. Rosa regardait au loin derrière lui la devanture brisée de sa boutique. L’image de son frère la hantait.

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nouvelle scène de crime, nouveau petit mensonge à pondre pour étouffer l'affaire. tu sais très bien qui est le farceur du jour. toujours ce chef de gang. trafiquant que tu cherches désespérément à serrer depuis des années maintenant. tu fais profil bas la plupart du temps. tu l'auras peut être à l'usure. peut-être, ou pas. sadisme d'un flic qui voudrait arracher la tête de ce meurtrier en fuite. dégainer son arme et lui planter quelques balles aux endroits stratégiques. c'est une hypothèse à explorer. si tant est que tu trouves ce foutu malfrat. soupir qui dégage une pointe de dégoût. las de vivre ainsi toutes ces journées qui se ressemblent, mais qui sont si différentes. l'odeur nauséeuse d'un corps en putréfaction. l'esprit ailleurs quand la silhouette d'une jeune femme, rouquine, tes préférés, c'est vrai, fait irruption sur la scène de crime. puis, le néant sur son visage. le corps qui tombe à la renverse. tu la rattrapes d'un geste vif et délicat. esprit troublé par la beauté et la fragilité de l'être que tu viens de rencontrer. mauvaise situation, sûrement. les voisins des alentours annoncent qu'il s'agit de la propriétaire de la boutique. le choc ne fut pas moindre pour elle. ambulance la prend en charge, quand tu la déposes sur le brancard. geste toujours délicat, agréable. soucieux de la santé de la jeune femme, sans aucun doute.

quand elle reprend connaissance, tu restes en retrait. besoin d'air. besoin de reprendre ces esprits. tu t'y connais, t'as l'habitude depuis le temps, suile. quelques minutes passent, et tu te présentes à elle. elle semble perdu, lointaine. esprit embrumé par la douleur ? tu ne connais pas encore le lien entre la victime et cette jeune femme, mais tu le sauras bien assez tôt. quelques pas vous séparent. tu brises cette distance à une vitesse. toujours aussi entreprenant et rapide, suile. mais cette fois, c'est pour venir cueillir une larme coulant sur sa joue, sans qu'elle ne s'en aperçoive elle-même. petit coeur brisé en manque d'amour. détresse d'une femme découvrant l'amour de sa vie sur le perron ? certes. tu ne connais pas les tenants et aboutissants de cette étrange situation.

assise sur le brancard, les pensées voletant autour d'elle.
tu soupires.

madame, je suis le capitaine colby.

présentation faite. léger sourire désolé sur le visage. compatissant en plus.

sincères condoléances pour... vos fleurs ?

une pointe de sarcasme, de gentillesse, un mélange doux et aigre dans la bouche. tu n'es pas très doué pour réconforter les gens, hm, suile?

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Assise sur le brancard de l’ambulance, pas vraiment certaine de la façon dont elle a atterri ici, Rosaleen est perdue dans ses pensées… macabres. Si bien qu’elle ne prête pas attention à cet homme qui s’est dressé devant elle. “Madame, je suis le Capitaine Colby.” Elle hoche vaguement de la tête, mais elle ne l’a pas entendu. “Sincères condoléances pour... vos fleurs ?” Rosa relève alors la tête et plonge son regard dans les yeux de cet homme. Il a un sourire maladroit, mais il y a de la compassion sur son visage. Les yeux bleus de la rouquine se remplissent de larmes, et avant qu’elle n’ait le temps de le comprendre, elle fond en larmes. Les deux mains portées devant son visage, elle laisse s’échapper toute la peine qu’elle a sur le cœur. Ses épaules tremblent au rythme de ses sanglots. Et voilà qu’elle se met à pleurer en apnée. Ça lui arrive très souvent. Elle retient son souffle, plus aucun son ne sort, seuls les tremblements de son corps indiquent qu’elle vit encore. Elle ne compte plus le nombre de fois où son ex se moquait d’elle parce qu’elle pleurait ainsi.

Rosa fini par retirer ses mains de son visage, prendre une grande bouffée d’air et renifler un grand coup, avant de sangloter à nouveau. Le choc a pris son temps. Entre le moment où elle a vu le corps de son frère sur le sol… et le moment où elle a réalisé ce que ça signifiait, le choc lui a été violent. Elle ne pourrait plus jamais lui parler, ni le prendre dans ses bras, ni lui faire de bisous. Elle ne pourra plus jamais les yeux au ciel face à ses blagues débiles. Il ne débarquera plus à la boutique en criant qu’il a une grande nouvelle. Cela fait seulement deux ans qu’ils se sont retrouvés, et maintenant la vie lui arrache son grand frère, cet être qu’elle aime de tout son cœur.

“P-p-p… pourquoi ?” Bégaye-t-elle en plongeant son regard si triste dans l’homme face à elle. Pourquoi est-ce que son frère est mort ? Pourquoi quelqu'un lui aurait-il voulu du mal ? Pourquoi est-ce qu'elle doit subir tout ça ?

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frissons qui te parcourt sous les larmes glissantes de la jeune femme en face de toi. impuissance sous cette douleur, cette tristesse si violente qui se déchaine face à toi. tu soupires. main se pose sur l'épaule de la jeune femme. signe de compassion intense. désolé par tout ça, tu ne sais comment agir, ou réagir avec la jeune femme. alors, tu te penches vers elle, main toujours au contact de son épaule. tu t'approches d'elle, lentement. une main glisse sur sa joue pour y recueillir les larmes naissantes et chaudes.

mademoiselle, calmez vous. d'une voix apaisante, tu tentes, t'espères que tes gestes tireront de sa torpeur la jeune femme en détresse. toi qui n'a pas une once de gentillesse et de compassion, la plupart du temps, tu sembles ce matin, enclin à tant de bonté que ça t'en donnerait presque envie de vomir. mais, ça te brise le coeur, les femmes qui pleurent. ça te retourne l'estomac d'imaginer que cet homme a pu faire du mal à tant de beauté. pourriez-vous me donner votre identité, mademoiselle ? tu tentes, mais sans savoir réellement si tu auras une réponse à ta question. sûrement la propriétaire des lieux, mais tu as besoin d'en avoir le coeur net. d'entendre les mots sortirent de sa bouche. écoutez... il s'agit d'un homicide, et j'ai besoin de savoir qui était ce jeune homme pour vous.

ton regard toujours planté sur elle, cherchant désespérément les prunelles de la jeune femme. tremblement dans ta main t'indique qu'il est temps de reculer légèrement et de faire de l'espace entre vous. proximité avec les jeunes femmes provoquent d'intenses sensations. même si elle est en pleine détresse, tu ne peux t'empêcher de l'imaginer au fond de ton lit. petit coquin.

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La main du grand inconnu qui se pose sur son épaule la fait sursauter. Rosaleen n’a plus l’habitude qu’on la touche. Ou plutôt… elle n’a plus l’habitude qu’on la touche sans conséquences. Elle a vraiment beaucoup de difficultés à faire confiance, encore plus aux hommes, qui créent un contact physique avec elle. Ce n’est pas pour rien qu’elle est célibataire depuis deux ans maintenant. Au contact du brun sur son épaule, elle se raidit. C’est presque une réaction chimique de son inconscient. Comme si une alerte se déclenchait : attention, danger ! Mais il ne semble pas lui vouloir du mal. Bien au contraire, il parait… compatissant ? C’est lorsqu’elle sent les doigts de l’homme glisser sur sa joue que Rosaleen a un vrai mouvement de recul. Pourtant, il n’y avait rien d’agressif de sa part. C’était même très doux… Mais elle a pris peur. Elle ne s’y attendait pas. Malgré le fait qu’elle ait reculé son visage, elle sent encore le contact de ses doigts, comme une trainée de chaleur laissée sur sa joue. “Mademoiselle, calmez-vous.” Elle essaye, mais c’est difficile. Voilà à présent qu’elle ravale un sanglot qui sort malgré tout silencieusement. Les larmes continuent de couler sur ses joues et ses épaules tremblotent toutes seules. Elle essaye vraiment. Mais c’est difficile. “Pourriez-vous me donner votre identité, mademoiselle ?” Rosaleen montre d’un doigt tremblant sa boutique. Elle ouvre la bouche, essaye de dire quelque chose… mais les mots semblent se coincer au travers de sa gorge. Rien n’y fait, elle est muette. Toujours secouée par ses sanglots silencieux, elle attrape son sac d’une main tremblante et en sort son portefeuille duquel elle extirpe sa carte d’identité. Elle la tend à l’homme face à elle. Rosaleen Marlow. C’est à peu près la seule information qu’elle peut lui donner. Elle tente d’inspirer profondément pour lui dire que c’est sa boutique, mais la question suivante de cet homme la replonge dans une détresse incontrôlable. “Écoutez... il s'agit d'un homicide, et j'ai besoin de savoir qui était ce jeune homme pour vous.”

Rosaleen se remet à pleurer de plus belle. Le mot homicide est d’une violence inouïe. Elle ne s’attendait pas à l’entendre, encore moins à ce qu’il concerne son frère. Sentant l’homme reculer, elle relève la tête. Ses yeux bleus sont encore plus clairs à cause des larmes. Elle renifle un coup, passe sa main sur son visage. “Je suis… désolée…” Balbutie-t-elle. Eh oui, elle se sent responsable et coupable d’exprimer ainsi ses émotions devant témoin, de pleurer et de ne pas être juste sagement silencieusement. Ce sont malheureusement les séquelles qu’elle se traine après tant d’années d’abus… Elle n’avait pas le droit d’exprimer la moindre opinion ou émotion à défaut de créer une situation de conflit. Rosa prend alors une grande inspiration et tout son courage à deux mains. “Emile… c’est mon frère… c’était… ?” Sa voix s’étrangle dans sa gorge, et une vague de sanglots reprend le dessus. C’est encore pire de parler de lui au passé. Ça rend la chose beaucoup trop réelle, beaucoup trop douloureuse. Si elle était restée comme elle aurait dû le faire hier soir, il ne serait probablement pas mort aujourd’hui ! Est-ce de sa faute ? Est-ce elle qui aurait dû se trouver à sa place ? Est-ce un braquage qui a mal tourné ? Qui voudrait braquer une boutique de fleuriste ? Pourquoi est-ce tombé sur Emile ? Tant de questions qu’elle aimerait poser, mais son corps ne coopère pas du tout. Sa voix est étranglée par les larmes. Rosa lève les yeux vers l’homme face à elle. Et pour la première fois depuis qu’elle est face à lui, elle le voit. Elle commence doucement à sortir de sa torpeur et à réaliser ce qu’il se passe. C’est un bel homme, grand, brun, les yeux clairs… Tout à fait le genre d’homme qui pourrait lui plaire. Et le simple fait que cette pensée lui traverse l’esprit amène en elle une vague de culpabilité. Comment ose-t-elle penser une chose pareille alors que son frère vient d’être retrouvé… mort ?! Sa lèvre inférieure se remet à trembler. Elle sent les larmes venir à nouveau et son regard devenir flou. Elle éclate à nouveau en sanglots et pose son visage entre ses mains. “Je suis désolée…” Sanglote-t-elle, navrée de pleurer ainsi.

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tu t'imagines les courbures de la jeune femme. la douceur de ces lèvres légèrement pulpeuses. l'intensité d'un regard. une pétillance dans le regard qui n'existe malheureusement pas à cet instant précis. situation désastreusement triste, pour elle. du boulot pour toi, hélas. c'est beau de rêver, suile. beau de croire à l'impensable. ténébreux cherchant à assouvir ses instincts sexuels de n'importe quel façon que ce soit. tu ne peux t'empêcher d'imaginer ton corps se mouvoir contre celui de la jeune femme à tes côtés. malgré ses larmes, malgré sa tristesse. dépression d'une vie sans attache, sans doute. et puis, elle prononce quelques mots. et puis, elle replonge dans ses larmes. la violence du hoquet qui la submerge. tu es là, sans voix, impossible de trouver les mots, les gestes qui pourraient aller avec cette situation. tu soupires en attrapant la carte d'identité que mademoiselle te présente, silencieuse, pleurant toujours à chaudes larmes.

Rosaleen Marlow... voix légère, douce, à peine audible. tu prononces le prénom, le nom de cette malheureuse. cela sonne comme une rêverie en toi. une rose dont les pétales se fanent dans un instant d'émotions. tu lui rends la carte, silencieux. cherchant encore à comprendre la situation, la raison de cette violence survenu dans la boutique. sa boutique. fleuriste au grand coeur, rosaleen. tu l'imagines fervente de ces couleurs chaudes l'automne. elle balbutie des mots. tu te concentres pour déchiffrer entre les sanglots. Votre frère ? interloqué, surpris, tu plonges ton regard dans le sien. elle s'excuse une nouvelle fois. Arrêtez de vous excuser, Mademoiselle Marlow. Il s'agit de votre frère ? Avez vous une idée de ce qu'il s'est passé ? impossible pour toi d'acquérir les informations nécessaires. mais il va falloir lui faire violence.

tu attrapes la main, avec douceur, de la jeune femme, et l'aides à descendre du brancard. il va falloir qu'elle subisse cette douleur, qu'elle la combatte. aussi, tu serres sa main, sans forcément savoir pourquoi. il s'agit juste d'une victime, mais la tristesse qui émane d'elle, te brise totalement. alors, tu compaties. Il va falloir que je vous emmène... là bas. tu désignes l'entrée de la boutique.

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Rosaleen arrive finalement, entre deux sanglots, à lui dire à cet homme qu’il s’agit de son frère. De son pauvre frère… victime d’une balle perdue sans doute ? Ce que la vie est injuste envers Rosaleen. D’abord elle-même victime d’un homme violent pendant plus de vingt ans, elle perd maintenant son frère de la pire des façons qui soit. Par le meurtre… cet acte lâche et inhumain ! “Votre frère ?” Le grand brun au regard sombre — et pourtant aux yeux si bleus — plonge son regard dans celui de la rousse. Un peu hypnotisée, elle n’arrive pas à rompre ce contact visuel. Elle sent un frisson lui parcourir la peau. Et alors qu’elle s’excusait à nouveau parce qu’elle n’arrivait pas à calmer ses larmes, il semble s’en agacer. “Arrêtez de vous excuser, Mademoiselle Marlow. Il s'agit de votre frère ? Avez-vous une idée de ce qu'il s'est passé ?” "Excusez-moi..." S'excuse-t-elle parce qu'elle s'excuse trop. Rosaleen secoue la tête de droite à gauche. Elle ignore totalement ce qu’il s’est passé. Si elle le savait, elle ne serait probablement pas dans cet état et dans cette détresse. Bien au contraire, elle serait en colère ! Et surtout bien décider à obtenir des réponses.

C’est lorsqu’il l’attrape par la main, cet homme dont elle n’a même pas saisi le nom tellement cet évènement traumatisant l’a fait déconnecter de la réalité, qu’elle sent un frisson lui parcourir tout le corps. Il l’entraine délicatement, comme si elle était faite de soie fragile, en dehors du brancard. Puis il lui serre la main, presque pour l’encourager et lui apporter de la force. “Il va falloir que je vous emmène... là-bas.” Rosa qui n’avait pas compris au début où il l’entrainait, se fige soudainement. “Non !” Crie-t-elle, se surprenant elle-même. “Pourquoi ?” Ses yeux brillent. Elle cherche du regard les yeux bleus de l’inspecteur, ou qu’importe son rang dans la police. “Je ne veux pas… c’est trop dur…” Elle n’est pas prête à revoir le corps de son frère sur le sol, ses yeux encore ouverts et pourtant figés, tout ce sang sur le sol et sur le comptoir. Sans s’en rendre compte, elle a posé sa main sur le poignet de cet homme, c’est presque une supplique de ne pas la forcer à y retourner. Elle lève la tête vers lui. Il est vraiment très grand.